GIPE – Réunion Fondatrice Toulouse octobre 2012

Réunion fondatrice du Groupe d’Intérêt sur les Perturbateurs Endocriniens – SFE Toulouse Octobre 2012

Après une présentation du sujet par Patrick Fénichel (CHU Nice) qui, avec Rachel Desailloud (CHU Amiens, excusée), avait lancé l’idée d’une telle réunion, les participants sont invités à se présenter et à énoncer leurs attentes et leurs besoins. Il apparaît que les présents incluent des personnes déjà engagées dans une recherche sur les PE et d’autres personnes intéressées par la thématique venues s’informer.
Est proposée pour la discussion, une liste d’objectifs possibles née de propositions faites antérieurement à la réunion. Patrick Fénichel souligne l’importance pour les endocrinologues de s’approprier ce sujet de recherche, qui entre dans leur domaine d’expertise et qui est mal connu. En effet, nous sommes et seront de plus en plus sollicités par les pouvoirs publics et les medias pour donner une opinion sur des thèmes compliqués.

Michel Pugeat (Lyon) parle de son expérience avec les dosages de bisphénol A et de ses difficultés à financer des projets sur les PE. Il souligne les problèmes de méthodologie (dosages et épidémiologie). En tant que prochain éditeur en chef des Annales d’Endocrinologie, il propose un numéro spécial sur le thème des PE qui inclurait des articles scientifiques et une « position statement » de la SFE par l’intermédiaire de son président ou du bureau (à l’instar de l’endocrine society par exemple). Il est important de se positionner sur le plan scientifique, qui est bien différent du plan militant de diverses associations par exemple défenseuses de l’Environnement.

Françoise Brucker-Davis (Nice) souligne l’importance de créer des liens avec des scientifiques non endocrinologues dont les compétences seront complémentaires : toxicologues, biologistes, spécialistes de Santé Publique ou d’épidémiologie, cancérologues etc. En effet, cette thématique est très transversale et la multidisciplinarité permettra de ne pas se fourvoyer dans des domaines que l’on connaît mal (par exemple, détermination des produits les plus intéressants à étudier).

Najiba Lahlou (Paris) souligne la légitimité du groupe et l’importance d’étayer ces hypothèses de travail par des dosages biologiques de qualité. Problématique du coût des dosages, et des marqueurs à trouver qui pourraient constituer une signature de l’effet des cocktails. Le groupe propose aussi de recenser les laboratoires qui ont l’expertise en France pour ces dosages de xénobiotiques PE.

Régis Coutant (Angers), endocrino pédiatre, souligne qu’il est sollicité régulièrement pour donner son avis scientifique sur l’implication éventuelle des PE dans les pubertés précoces ou les anomalies congénitales des organes génitaux externes. Avec Patrick Rodien, ils mettent en place une collection de placenta et différents échantillons. Il est admis qu’il faudrait, dans le cadre de réglementation en vigueur, recenser et établir des tissuthèques/sérothèques etc (collections de prélèvement biologiques) en vue d’études prospectives sur le long terme, dans le cadre de protocoles bien sûr bien définis. Effet à l’age adulte d’une exposition fœtale.

Françoise Archambeaud (Limoges) dit qu’elle avait été mandatée pour superviser la présentation aux Must d’Ipsen sur le sujet des PE. En tant que clinicienne elle serait intéressée particulièrement par des travaux dans le domaine métabolique.

Igor Tauveron (Clermont Ferrand) explique qu’il est venu d’abord parce qu’il a été invité et ensuite parce qu’il est intrigué par une étude épidémiologique (initiée par un pharmacien épidémiologiste) qui montre les effets potentiels de la contamination de l’eau par l’arsenic dans sa région sur les évènements cardiovasculaires.

Fritz-Line Velayoudoom-Cephise (Pointe à Pitre) rapporte l’expérience aux Antilles sur l’utilisation intensive de la chlordécone et le risque de cancer de la prostate (J clin Oncology 2011).

Jean François Arnal (Inserm Toulouse) rapporte son intérêt dans l’exploration des modifications épigénétiques déclenchées par les estrogènes (incluant les PE). S’ensuit une discussion sur la recherche de marqueurs d’exposition, d’empreintes épigénétiques, et les nouvelles techniques (rôle des micro ARN etc). Problème de la rémanence des produits.

Annie Claude Hecart (Reims) serait intéressée de participer à des travaux cliniques

Françoise Paris (Montpellier) évoque des techniques biologiques de dépistage de PE avec des marqueurs, en sachant qu’aucune ne sera parfaite. Par exemple dépistage dans le cas de pubertés précoces. Il est conclu que les études sont beaucoup plus compliquées (car non contrôlées) chez l’humain que les études expérimentales animales ou in vitro.

A l’issue de la réunion, il est acté qu’une demande d’espace pour le groupe sera demandée sur le site WEB de la SFE. Ce site se voudra informatif sur les équipes intéressées et les travaux en cours. Les personnes intéressées pourront s’inscrire en ligne pour recevoir une newsletter qui pourra être adressée de manière périodique. Il faudrait recenser congrès et workshop sur le sujet, et les articles particulièrement pertinents. Petit à petit un annuaire d’intérêts et de compétence sera mis en place. De plus on pourrait avoir une boite à idées (pour générer des discussions, des collaborations etc.) et une boite à outils pour aider les personnes intéressées à développer des travaux scientifiques.
Enfin, Patrick Fénichel proposera au Comité scientifique de Paris 2013 un symposium sur le thème des PE.

Propositions d’Objectifs du Groupe d’Intérêt sur les Perturbateurs Endocriniens (GIPE)

·    Créer annuaire des personnes/équipes intéressées
·    Recenser les travaux en cours
·    Créer un onglet sur le site web de la SFE dédié, avec des liens pertinents (annuaire, sociétés savantes, ministère de l’environnement, DIREN etc +SITES consacrés aux PE, biblio)
·    Publier un numéro spécial des Annales d’Endocrino sur les PE en demandant à la SFE et à son président de prendre une position officielle sur l’intérêt de développer cet axe de recherche en définissant des orientations vues du point de vue de l’endocrinologue
·    Initier des travaux multicentriques en obtenant des financements nationaux ou européens.
·    Avoir un sympo chaque année à la SFE, en invitant des scientifiques endocrino et non endocrino pour favoriser les échanges pluri disciplinaires
·    Favoriser les contacts avec des personnes d’autres disciplines : pédiatres, cardio, toxicologues, épidémiologistes, santé publique, cancéro, neuroendocrino, nutrition, repro/obstétriciens, fondamentalistes (biol moléculaire, épigénétique) + INRA, CNRS, INSERM,  
·    Réaliser à tour de rôle un workshop sur les PE (par ex Nice, PE et métabolisme : obésité, diabète, intestin)
·    Créer des liens avec autres sociétés savantes, SFD, ECE, Endo Society etc

© SFE Novembre 2012